Parce qu’en 2021 je suis tombée du haut de l’arc-en-ciel « ça va bien aller ». Grâce ou à cause de la pandémie j’avais réussi à passer plusieurs mois seule, enfin, pour la première fois de ma vie. Je me sentais belle, je me sentais forte, j’étais à toute épreuve je pensais. J’ai même écrit un article : espoir pour nous les dépendants affectifs. Je me croyais désormais guérie, je l’avais été presque pendant une année complète. Tel un alcoolique, je pouvais me permettre une petite bière pour célébrer ça, j’suis bonne, j’ai changé, j’suis capable. Mais ma bouteille à moi mesure 6 pieds et a de magnifiques yeux marron. Des yeux qui te fond oublier tout ce que tu t’étais promis et qui m’a fait resombrer au plus profond de l’inacceptable. En fait je ne pensais même pas, quelques temps auparavant, qu’il était possible de se rendre si bas, si vite.
Parce que oui être bien seule j’y arrive maintenant et j’aime ça mais c’est l’après que je n’avais pas prévu. Le moment où tu « retombes » avec une personne, que tu es bien ou que tu penses que tu l’es. Cet instant où tu es amoureux ou que tu penses l’être. Ce temps où tu recommences à t’oublier, oublier ta belle routine qui était si bénéfique pour toi, oublier ce qui te faisais du bien avant. Parce que tu viens de donner la responsabilité à ce nouveau personnage de combler ce vide en toi, celui que t’arrivais bien à combler quand tu étais seule mais que tu n’arrives plus puisque tu as mis de côté un peu ce qui te faisais du bien. (Entrainement, saine alimentation, méditation, lecture, marche, sortie entre amies, formation, loisir, etc.). C’est normal tu te dis puisque tu as moins de temps maintenant, moins de temps pour prioriser la personne qui devrait pourtant demeurer la plus importante pour toi. Parfois même, comme dans mon cas, je me suis aperçue que cette fréquentation me rendait plus malheureuse qu’autre chose mais je me suis retrouvée dans l’impossibilité d’y mettre fin, j’avais tellement perdu ma confiance, mon estime que j’ai sombré à nouveau dans cette peur d’être seule, me créant moi-même cet environnement toxique. Plus le temps passait plus j’étais triste, plus je me sentais dans une mauvaise période plus je ne me sentais pas la force d’affronter ce qui m’arrivait sans personne à mes côtés. Difficile de voir la fin de l’impasse.
Il m’a fallu un reconfinement avec moi-même pour comprendre ce que j’avais loupé. Je sais que plusieurs personnes sont dans la même situation que moi alors je vous partage les notes à moi-même que j’ai prises pour la prochaine fois :
Prendre le temps de bien connaitre la personne, c’est long développer des sentiments et une confiance mutuelle et c’est primordial avant de statuer où on s’en va avec cette relation. Peut-être que ce ne sera pas l’amour avec un grand A mais simplement du bon temps en bonne compagnie, qui sait.
Devenir solide avant de rencontrer, avoir tourné la page sur nos anciennes relations, de s’être introspecté pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné. Avoir comblé son vide soi-même pour ne pas attendre de l’autre de combler nos besoins.
Ne pas changer ses bonnes habitudes, c’est l’une des clés les plus importantes à mon avis. Ce qui était essentiellement à ton bon « mindset » l’est encore et peut-être même plus puisque s’ouvrir à une nouvelle personne apporte un petit lot de stress (surtout lorsque tu es une personne anxieuse). Personnellement j’avais échangé mon temps de lecture et de relaxation contre du temps de télévision « coller » que je déteste et qui ne me fait pas me sentir bien, désormais c’est non ou plus limité!
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Ne pas s’imaginer trop vite que cet homme sera le dernier et que sans lui il n’y en aura pas d’autres aussi merveilleux parce qu’il y en a plus de 3 milliards sur terre et qui en a, après un certain recul, qui sont très facilement remplaçables (avec tout mon sarcasme). Si ça ne marche pas, je ne suis pas prête à tout sacrifier, je repense à comment j’étais bien avant et je sais que j’ai la force de retrouver ce bonheur seule.
Écouter votre intuition, on n’est jamais certaine d’être à la bonne place, mais s’y questionner régulièrement c’est y répondre. Lorsque ça ne va pas et qu’un doute revient souvent, parlez-en, à mon avis vous n’avez rien à perdre, s’il est bon il vous rassurera, s’il est mal attentionné il s’en ira, bon débarras!
Se donner rendez-vous, avec lui mais aussi avec soi-même. C’est de démontrer qu’on est la personne la plus importante qui soit pour soi, c’est de préserver son indépendance, c’est imposer ses limites, c’est se faire respecter, tout simplement. Donc à votre agenda.
Faites-vous une liste de projets que vous aimez faire seule, pour être plus indépendante ou pour être capable de revenir à cette vie plus facilement si nécessaire.
Imposer vos limites aussi au niveau de votre accessibilité à l’autre. Nous sommes trop facilement rejoignable de nos jours, par texto, sur Messenger, on se voit en ligne, on s’écrit plusieurs fois par jour… avec cette pression de devoir répondre à l’autre rapidement. Je me rappelle mes relations à l’époque où nous n’avions même pas de cellulaire. Le soir venu nous avions des choses à se raconter, nous ne savions pas en tout temps l’autre était où, il faisait quoi. Au fond c’était la belle époque, nous étions plus indépendants par la force des choses et selon moi plusieurs inquiétudes étaient moins présentes et les relations moins malsaines.
Il y a aussi une technique intéressante, plusieurs livres en parlent et il est possible de la faire en PNL, psychothérapie, ICB ou en hypnose. Puisque la dépendance affective est issue de notre enfance, de l’abandon physique ou mentale d’un parent ou de la peur d’être abandonné, cette peur se poursuit à l’âge adulte et se manifeste dans la dépendance à l’autre. La démarche consiste bien souvent à aller donner de l’amour à cet enfant intérieur ou à cette partie de nous qui souffre. Cette approche peut aider à se défaire de nos croyances qui nous poussent à croire qu’on ne mérite pas mieux, que personne ne nous aimera tel que nous sommes ou que nous serons à nouveau abandonnés ou rejetés. Essayez-le l’effort en vaut la peine pour soi.
J’espère que ce que je vous partage ici nous aidera grandement à être bien autant en amour que seul et qui nous guérira de nos peurs pour obtenir enfin le meilleur.
« Si je prends soin de l’autre en me négligeant moi-même, j’entretiens la négligence et non pas le soin ». Thomas D’Ansembourg
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