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L'anxiété et la médication


Comme dans tous mes articles, je vous partage mes opinions et mon expérience. Le sujet est délicat, je tiens à le souligner. Consultez toujours votre professionnel de la santé en cas de doute.


Vous m’écrivez souvent concernant la médication que vous utilisez ou pour savoir ce que vous devriez utiliser. Personnellement, je ne suis pas spécialisée pour répondre, je ne connais pas votre situation et les médicaments sur le marché.



Dans mon cas, étant donné que j’ai dû me rendre à l’urgence en pleine crise d’angoisse, on m’a rapidement donné des anxiolytiques. J’ai refusé de les prendre dans les premières minutes parce que je trouvais que j’avais déjà bien assez à gérer ce qui se passait dans ma tête, je ne voulais pas en plus être ‘’buzzée’’. Devant l’insistance de l’infirmière et la promesse de me sentir mieux j’ai fini par accepter. Effectivement, l’anxiété avait disparue ; j’étais ‘’guérie’’ et je pouvais quitter l’hôpital, accompagnée bien sûr, car pour le reste de ma journée tout est flou dans mes souvenirs…



J’avais maintenant mon contenant d’anxiolytiques que je pouvais prendre au besoin. Heureusement, je suis une personne de nature forte qui ne s’est jamais laissée prendre dans la dépendance car cela aurait été facile d’y sombrer. J’en prenais une par jour lors d’une crise d’angoisse et une autre la nuit. Au fil du temps, notre corps crée une tolérance, les effets se font de moins en moins ressentir et j’en suis venue à prendre deux cachets pour dormir. Mon médecin m’a fait comprendre qu’éventuellement il m’en faudrait trois pour dormir… J’ai compris vers où je m’en allais.



J’allais de mieux en mieux, et je savais que si j’en avais besoin pour dormir c’est parce que j’étais de plus en plus dépendante et non par nécessité. J’ai donc choisi ma période de vacances où je pouvais me permettre d’être plus fatiguée pendant le jour pour me sevrer. J’ai diminué progressivement, sur plusieurs jours, j’ai encore une fois dû travailler avec les pensées positives. En allant au lit, je me disais que j’allais bien dormir plutôt que l’inverse parce qu’en réalité je savais que c’était pour être une drôle de nuit. Je me suis mise à écouter de la musique avec des bruits de la mer, des audios d’hypnose etc. Cela a pris quelques semaines pour cesser complétement, j’avoue que ça n’a pas été facile mais honnêtement, beaucoup moins pire que je l’appréhendais. J’ai gardé le reste des médicaments pendant quelques années ensuite ; c’était ma sécurité dans le cas où j’en aurais eu besoin.


J’ai aussi dû prendre de la sertraline (un antidépresseur). Celle-ci, je l’ai refusée pendant quatre mois. Je ne me considérais pas comme en dépression. J’avais énormément d’appréhension et de préjugés envers celle-ci. J’avais souvent entendu : ‘’si tu commences ça à ton âge, c’est pour la vie’’ ou ‘’ça va te faire prendre du poids’’ etc. Un moment donné il faut mesurer les bienfaits aux conséquences. Après quatre mois, j’ai dû essayer quelque chose de différent. Les rendez-vous chez la psychologue m’aidaient beaucoup mais ce n’était pas assez rapide. J’ai dû commencer à contrecœur cette médication, j’avais besoin de cette béquille pour m’aider à cheminer. Prendre du poids ou devoir prendre un antidépresseur à vie était maintenant le dernier de mes soucis, si cela me faisait du bien !

Je ne savais pas à ce moment, mais la dose était tout de même minime. Après quelques années, j’ai décidé d’arrêter, j’ai donc diminué cette dose déjà minime. Lorsque je suis allée voir mon médecin pour arrêter complètement, j’avais peur. Peur de recommencer à angoisser, peur que mon anxiété revienne comme avant. J’avais fait beaucoup de chemin avec ma béquille pendant tout ce temps. Tellement que mon médecin a presque trouvé ça drôle : la dose que je prenais maintenant étais si faible que c’était presque un placebo ! Je ne prenais plus d’anxiolytiques et je venais de comprendre qu’en fait, j’étais libérée de prendre des médicaments.


Cela fait maintenant environ quatre ans que je ne prends plus aucune médication et j’en suis heureuse. Par contre, j’hésiterais plus à en reprendre en cas de besoin. Cette décision est personnelle à chacun et doit être prise en fonction des bienfaits versus les effets secondaires et les risques. Votre médecin est là pour vous conseiller et il n’y a aucune honte à demander de l’aide ! Au contraire, quant à moi, c’est plutôt un signe d’intelligence!


Heidy

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