Je réfléchis souvent à l'expérience que j'ai eue la chance de vivre cet hiver en plongée. À quel point j'ai accepté le défi sans trop y réfléchir. Cette expérience m'a apporté énormément et m'a aidée à comprendre mon anxiété et à la surmonter.
Il faut se souvenir qu'il y a 10 ans, mon défi était d'aller faire les courses, ou de traverser le pont en voiture. Ensuite reprendre l'avion. Et maintenant, boom ! Respirer avec une bouteille d'oxygène dans la mer des Caraïbes.
Avec le recul, je réalise que j'ai été plus stressée par le comment du pourquoi, comme toujours, par l'anticipation de comment ça allait se dérouler dans les moindres détails. La taille de la combinaison, le bateau, où il allait, s'il y aurait beaucoup de gens, si j'allais avoir le mal de mer, où serait le moniteur, quelle serait la profondeur de l'eau, etc. Et pire, si je faisais une crise d'angoisse en plein milieu de nulle part ? Avec tout ça, j'étais épuisée avant même de commencer. Au moins, pendant que je réfléchissais à ces angoisses, j'ai presque oublié que bientôt j'allais devoir respirer sous l'eau.
Une fois sur place, l'instructeur a été formidable, calme et rassurant. À un moment, j'ai eu envie de changer d'idée, mais c'était plus simple d'essayer que d'attendre la fin de l'activité. Pourquoi pas, rendue là. Une fois sous l'eau, je me concentrais uniquement sur ma respiration, lentement, et lorsque j'avais peur de respirer trop rapidement, je me défocalisais en admirant les coraux.
Puis j'ai eu la pensée : "qu'est-ce que je fais si je panique ?", et évidemment, j'ai commencé à être un peu stressée par cette peur. Je voyais encore le soleil en surface, je pouvais remonter en tout temps rapidement et même sans oxygène. Je suis revenue dans l'instant présent et j'ai porté mon attention sur Julio qui me tenait encore la main.
C'est en réfléchissant à cet événement et toute les craintes occasionnées, avant même de plonger, que j'ai enfin réalisé que je suis une personne calme, je ne panique pas dans la vie, je suis seulement toujours bloquée par l'anticipation et la peur d'avoir peur. À cause de cette appréhension, je passe à côté de ma vie, refusant des activités, des événements et parfois même des rencontres. Je dois me souvenir de cette plongée que j'ai acceptée la veille sur un coup de tête sans trop réfléchir, à quel point ce dépassement de ma zone de confort a été bénéfique pour moi.
Maintenant, j'ai envie de franchir un prochain cap, que ce soit une nouvelle plongée, voyager seule ou en acceptant les propositions qu'on me fait, en changeant mes "et si..." par des "et si jamais ça se passait bien ?".
La vie commence à la fin de votre zone de confort. - Neale Donald Walsch
Comments