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Il y a 10 ans j’étais hospitalisée!


Il s’en est passé des choses en 10 ans. Des hauts, des bas et quand on dit bas, ça peut être très bas. Je n’oublierai jamais cette journée chaude de juillet, pourtant à quelques jours de mes vacances, où j’ai bifurqué dans le stationnement de l’hôpital pour me rendre à l’urgence plutôt qu’au travail comme prévu. Il était hors de question pour moi de passer une 5e journée à faire semblant auprès de mes collègues de travail.



Je vais toujours me souvenir d’avoir texté mon conjoint pour lui dire où j’étais et d’écrire : « Si je ne suis pas revenue ce soir, c’est que je suis attachée à un lit d’hôpital. » Parce que je me croyais devenir folle, je me voyais déjà dans l’aile psychiatrique pour le reste de mes jours. De quoi ajouter beaucoup de stress à une personne déjà en crise d’angoisse, cette idée de perdre la tête.


Puis finalement le diagnostic que je n’aurais jamais voulu recevoir. Trouble anxieux. J’ai contacté ma soeur pour qu’elle vienne me chercher car avec les anxiolytiques qu’ils m’ont donné, je ne pouvais pas conduire. Selon l’hôpital, un psychologue m’attendait au service social, mais finalement celui-ci ne savait pas qui j’étais et n’avait pas de disponibilité avant 1 mois… Je me suis alors sentie démunie comme jamais.

Au moins, j’avais un contenant d’Ativan, ma nouvelle drogue. Une pour l’angoisse, une pour dormir et une pour quand j’avais peur d’avoir peur. Il y a des gens qui prennent des tylenol pour la douleur, moi je prenais des anxiolytiques pour ma souffrance. Accompagné de la sertraline j’avais désormais la pilule sourire et la pilule dodo. C’était la béquille parfaite à condition de comprendre que tout ça n’est qu’un soutien temporaire. Tu as le choix maintenant de marcher avec une canne toute ta vie ou de réapprendre à marcher pour métaphoriser le tout.


J’ai choisi de franchir toutes les étapes nécessaires à ma guérison. Celle-ci n’a pas été un processus linéaire. Je réalise maintenant qu’à chaque fois que j’ai recommencé à angoisser ou à être anxieuse, c’est que je ne respectais pas certaines règles essentielles tél que :


- Le pardon, quand ça va mal immanquablement je suis en train de maugréer une personne ou une situation et souvent sur laquelle je n’ai aucun contrôle.


- Quand ça va moins bien c’est aussi parce que je vais à l’encontre de mon intuition ou que je néglige ce qui est bon pour moi et ce que je souhaite réellement.


- Quand je rechute aussi c’est que je m’inquiète pour le futur et je ne profite pas suffisamment de l’instant présent, j’anticipe tout ce qui pourrait aller mal, dans chaque situation nouvelle et inconnue.


Donc, j’ai appris à me connaître et aussi choisir mes batailles au fil des ans. J’ai compris que de ne pas pardonner et en vouloir aux gens, c’est me punir moi-même plus que toute autre chose. J’essaie donc de lâcher prise.


Je suis alerte à mon intuition, mes ressentis et mes désirs, quand je me sens mal dans une situation je m’écoute et me respecte, au risque de déplaire, parce que le reste ne m’appartient pas.


J’essaie de faire confiance à la vie dans les situations où je n’ai pas le contrôle, au fond mon angoisse est dans l’anticipation mais jamais dans une situation réelle, parce qu’une fois rendu dans le moment qui peut être difficile, je m’en sors toujours avec brio, c’est même ma force d’improviser, de m’adapter et de rendre chaque moment complexe parfois loufoque et je sais que j’ai même la capacité de m’en sortir mieux que quiconque, pourquoi m’angoisser? J’ai ce pouvoir d’éloquence en moi pourquoi ne pas lui faire confiance!


Néanmoins, je n’ai pas fait tout ça en un jour, ça s’est passé sur 10 ans. 10 ans de travail sur moi-même, 10 ans à acquérir de la confiance en moi, 10 ans à maîtriser le « et alors, on s'en fout! » Je crois que dans chaque situation, nous atteignons le fond du baril pour mieux remonter par la suite et ce fut, dans mon cas, un cadeau de la vie.

« Remercie pour chaque instant, même difficile, car c’est un beau cadeau pour plus tard. » - Heidy

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